CASH MONEY vs NO LIMIT : Le Sud reprend le contrôle

Le samedi 25 octobre 2025, la série VERZUZ faisait son grand retour au ComplexCon de Las Vegas, opposant deux empires légendaires du rap du Sud : Cash Money Records et No Limit Records.

Le show a débuté devant une foule compacte, mélangeant nostalgie, fierté du Sud et un soupçon de désordre. Bref, la vraie énergie VERZUZ.

Deux empires, une même ville

Cash Money Records

Fondé en 1991 à La Nouvelle-Orléans par Birdman et Slim Williams, le label a explosé grâce à Juvenile, B.G., Lil Wayne et Turk. Porté par la production de Mannie Fresh, Cash Money a défini le son bounce et enchaîné les classiques comme Back That Azz Up et Bling Bling.

No Limit Records

Créé la même année par Master P, No Limit s’est imposé par son éthique indépendante et son esthétique militaire : logo du tank et une armée d’artistes comme Mia X, Silkk the Shocker, Mystikal et C-Murder.

Avec ses accords de distribution innovants, No Limit a redéfini le business du rap.

Deux labels nés dans la même ville, mais porteurs de deux philosophies : Cash Money, le clinquant et le party ; No Limit, la rue et la discipline.

Le duel

Plus qu’une bataille, ce VERZUZ ressemblait à un mini-festival célébrant deux catalogues cultes :

• Master P a ouvert avec No Limit Soldiers, Ice Cream Man et Make ’Em Say Uhh!, prouvant qu’il reste un vrai chef d’orchestre.

• Birdman a répliqué avec les classiques des Big Tymers : Still Fly et Get Your Roll On, plein de confiance et de prestance.

• Mia X a livré la performance la plus marquante : flow net, attitude de reine, celle qui a utilisé le moins de playback.

• B.G. a rallumé la flamme avec Cash Money Is an Army et Bling Bling.

• Juvenile le MVP du côté Cash Money, a clôturé avec Slow Motion et Back That Azz Up, moment d’unité totale dans la salle.

Et le clou du spectacle : Snoop Dogg est apparu pour Down 4 My N**z, rendant hommage à C-Murder, une surprise qui a fait exploser l’ambiance.

Les absents

Lil Wayne performait le même soir au Drai’s Nightclub de Las Vegas.

Turk était absent et Birdman a même lancé une pique en direct, alimentant la polémique après le show. Mystikal et C-Murder sont toujours incarcérés en Louisiane. Leur absence s’est fait sentir, mais leurs noms ont été honorés sur scène. Sans Wayne, la moitié Cash Money manquait clairement de puissance de feu.

L’ambiance et les défauts

L’énergie du public était incroyable : refrains criés en chœur, mains en l’air, nostalgie palpable.

Mais le spectacle n’était pas sans défauts :

• Beaucoup de playback et de lipsync par moments.

• Problèmes de son : micros inégaux, transitions chaotiques.

• Format plus concert que duel avec des medleys plutôt que des rounds bien distincts.

Malgré tout, le concept fonctionne. VERZUZ se transforme : fini le duel Insta Live, place à la scène live, au grand public et à la vraie scénographie.

Verdict

Aucun gagnant officiel, mais l’opinion publique penche pour No Limit. Leur cohésion, les performances de Master P, Mia X et la présence surprise de Snoop Dogg ont fait la différence.

Cash Money a tout de même marqué des points : leurs hymnes restent monstres mais sans Wayne, le label  semblait incomplet.

Au-delà du clash

Cette soirée a rappelé au monde que la Nouvelle-Orléans est une capitale historique du Hip-Hop. Elle a aussi marqué le retour du format VERZUZ sous une nouvelle forme : celle du concert-spectacle à grande échelle.

No Limit a peut-être gagné la bataille, mais les deux camps ont gagné la soirée.

Comme l’a résumé un fan en sortant :

« C’était pas un battle, c’était un cours d’histoire avec des basses. »