Les racines cachées du hip-hop Canadien : L’Histoire oubliée de MR. Q et Bobby/Demo
Avant l’ère de RAP CONTENDERS et WORD UP BATTLE, il existait MR.Q.
L’histoire du hip-hop canadien est souvent méconnue et sous-estimée, laissant dans l’ombre de véritables pionniers qui ont contribué à façonner le paysage musical. Parmi ces figures méconnues se trouvent MR. Q et Bobby/Demo, des artistes qui ont tracé leur propre voie dans le hip-hop, bien avant que le genre ne devienne un phénomène culturel majeur au Canada.
Au début des années 1970, MR. Q, également connu sous le nom de Jay McGee, a quitté Detroit pour Toronto, où il a rapidement été attiré par le vibrant paysage musical de la ville. Bien que le hip-hop ait émergé dans le Bronx, MR. Q a apporté ses talents et son énergie créative au Canada.
Son identité mystérieuse et énigmatique, symbolisée par le “Q” en forme de point d’interrogation, reflète l’esprit d’innovation et de curiosité qui a caractérisé les débuts du hip-hop.
L’une de ses premières réalisations, “Ladies Delight“, sorti en 1979 soit 1 semaine et demi après la chanson ”Rapper’s Deligth’‘, a révélé les talents de MR. Q en tant que rappeur et musicien. Le morceau est non seulement considéré comme l’un des premiers exemples de hip-hop canadien, mais aussi comme le premier “diss track” de l’histoire du hip-hop. “Ladies Delight” présente des paroles rythmées et ludiques qui évoquent l’essence du hip-hop de l’époque. MR. Q a également critiqué le Sugarhill Gang, l’un des premiers groupes à populariser le hip-hop, démontrant son désir de créer quelque chose de différent et d’authentique.
Now I heard about Sugar, I heard about Hill
Let me say they got no skill
All these guys wish they could rap
Ought to go somewhere and shut their yap
À travers le label Monica’s Production, dirigé par George Lewis, MR. Q et d’autres artistes ont trouvé un refuge pour leur créativité. Le label a mis en avant la richesse de la culture noire et caribéenne, offrant une plate-forme aux artistes qui étaient souvent marginalisés par l’industrie musicale traditionnelle. Le travail de Bobby/Demo, un duo musical formé de Bobby Boyer et de Demetrius “Demo” Cates, a également contribué à façonner l’identité naissante du hip-hop canadien.
Les années 1980 ont vu une évolution du paysage musical et culturel de Toronto, marquée par l’émergence de DJ et de groupes hip-hop locaux. DJ Ron Nelson a joué un rôle essentiel dans la promotion et la diffusion du hip-hop à travers son émission “Fantastic Voyage.” Des événements et des compétitions organisés par des équipes de DJ locaux ont renforcé le tissu communautaire du hip-hop à Toronto, créant ainsi un terrain propice à l’éclosion de nouveaux talents.
Cependant, malgré leur contribution significative, MR. Q et Bobby/Demo ont été largement négligés par l’industrie musicale et les récits historiques officiels. Cette omission reflète les préjugés profondément enracinés et l’anti-noirisme qui ont persisté dans l’industrie, empêchant de nombreux artistes noirs de réaliser leur plein potentiel.
L’absence de ces pionniers du hip-hop canadien dans les récits historiques officiels souligne l’importance d’initiatives comme MAGAZINE HIP-HOP, qui cherchent à préserver et à célébrer la véritable histoire du hip-hop au Canada. Ces efforts visent à rétablir la vérité et à reconnaître le rôle crucial que les artistes noirs ont joué dans le développement du hip-hop canadien, en dépit des obstacles systémiques auxquels ils ont été confrontés.
À l’heure où les quartiers comme Little Jamaica à Toronto font face à la gentrification et à la perte de leur identité culturelle, il est impératif de reconnaître et de célébrer les contributions de figures oubliées comme MR. Q et Bobby/Demo. Leurs histoires nous rappellent que le hip-hop canadien a des racines profondes et diverses, et qu’il est essentiel de préserver et de partager ces récits pour les générations futures.
En honorant la mémoire de ces pionniers méconnus, nous reconnaissons l’importance de la diversité et du pouvoir de l’art pour inspirer le changement social et culturel. MR. Q, Bobby/Demo et d’autres artistes similaires ont pavé la voie pour les générations futures de créateurs et d’innovateurs, laissant un héritage qui continue d’influencer la scène hip-hop canadienne et au-delà.
Le rappeur torontois Lil Berete vient de sortir son nouveau clip officiel By Myself, disponible depuis le 16 avril sur YouTube et les plateformes de streaming.
Qui est Lil Berete ?
Lil Berete, de son vrai nom Yaya Berete, est originaire de Regent Park, un quartier emblématique du centre-ville de Toronto. Il s’est imposé comme l’une des voix les plus authentiques et prometteuses de la scène hip-hop canadienne. Dès l’âge de 16 ans, il signe un contrat international, devenant l’un des plus jeunes rappeurs torontois à percer à l’étranger. Son parcours est marqué par une enfance partagée entre Toronto et la Guinée, où il a puisé une partie de son inspiration et de son identité musicale, notamment dans la tradition griot héritée de sa mère, chanteuse mandingue.
Fidèle à ses racines, Lil Berete raconte dans sa musique la réalité de Regent Park, ses défis et ses espoirs, tout en intégrant des sonorités afrotrap et des influences internationales. Il a déjà collaboré avec des artistes britanniques de renom et cumule des dizaines de millions de streams sur ses projets récents, comme la mixtape Icebreaker 2.
À propos du single « By Myself »
By Myself s’inscrit dans la continuité de son style : un mélange de vulnérabilité, de résilience et de fierté. Le beat met en avant la capacité de Lil Berete à se démarquer en solo, tout en évoquant les luttes personnelles et la nécessité de rester fidèle à soi-même malgré les obstacles. Le vidéoclip, disponible sur YouTube, illustre cette atmosphère introspective et urbaine, fidèle à l’univers visuel du rappeur.
Avec cette nouvelle sortie, Lil Berete continue de faire sa place parmi les artistes les plus influents de la nouvelle génération hip-hop au Canada, tout en restant profondément ancré dans sa communauté de Regent Park.
Vous pouvez découvrir la discographie complète de Lil Berete sur Spotify.
Le duo autochtone de hip-hop Snotty Nose Rez Kids (SNRK), composé de Darren « Young D » Metz et Quinton « Yung Trybez» Nyce, originaires de Kitamaat Village en Colombie-Britannique, a marqué l’histoire en remportant le Juno 2025 du meilleur album/EP de rap pour Red Future, leur sixième album studio.
Considéré comme leur « magnum opus », ce projet ambitieux, sorti en septembre 2024 sous le label Sony Music, incarne une vision audacieuse de l’ Indigenous Futurism (futurisme autochtone), mêlant revendications culturelles, collaborations artistiques et production novatrice.
Conçu sur quatre ans, Red Future explore une vision décoloniale où les voix autochtones façonnent l’avenir. L’album réunit 12 artistes autochtones émergents et légendaires, formant une sorte d’« Avengers musical ». Des titres comme No Dogs Allowed et Let Ya Hair Down allient des beats percutants à des messages sur la résilience et l’excellence autochtone, tandis que des producteurs de renom (dwilly, Eestbound) apportent une touche internationale.
« Red Future, pour nous, c’est voir notre place dans le futur. Pour les Autochtones, il faut penser aux sept prochaines générations »
explique Yung Trybez.
Une consécration aux Juno 2025
Lors de la cérémonie à Vancouver, SNRK a livré une performance électrisante au côté de Tia Wood (nation crie de Saddle Lake), soulignant leur engagement à représenter l’excellence autochtone. Dans leur discours, Young D a exprimé sa surprise, tandis que Yung Trybez a rappelé l’importance des traditions orales :
« Nos voix comptent. Nous avons imaginé un avenir où notre leadership et nos histoires redéfinissent la culture. »
Cette victoire couronne une année marquée par trois nominations aux Juno (dont Artiste autochtone contemporain et Album de l’année), confirmant leur influence grandissante dans l’industrie musicale canadienne.
SNRK a délibérément choisi des collaborations à 100 % autochtones pour Red Future, refusant de « courir après des noms célèbres » au profit de la communauté. Parmi les invités : le rappeur navajo Travis Thompson (Reservation Dogs) et le MC cri Drezus, qui les accompagnent en tournée. Leur setlist de 40 chansons, présentée lors de la Red Future Tour (32 dates en Amérique du Nord), mélange anciens titres engagés (Skoden, The Warriors) et de nouveaux hymnes futuristes.
De Kitamaat Village à l’international
Formé en 2016, le duo s’est imposé par des albums primés (The Average Savage, TRAPLINE) et une énergie scénique détonante. Leur signature chez Sony en 2023, suivie d’une série télévisée autobiographique annoncée en 2024, illustre bien leur ascension.
Red Future incarne désormais un phénomène culturel où humour, revendications politiques et fierté identitaire se rencontrent, prouvant que le hip-hop autochtone a sa place sur la scène mondiale.
Pour obtenir plus d’informations, vous pouvez visiter le site officiel de Snotty Nose Rez Kids
LIL DEEZY, Mike Shabb et Brotha Jacksun sur Ronald Raygun
Avec “Ronald Raygun”, LIL DEEZY confirme une fois de plus son talent et sa capacité à s’entourer des bonnes personnes pour créer des morceaux percutants et ancrés dans l’héritage du Hip-Hop.
Après la publication de son EP “Pineapple on Pizza“, le rappeur LIL DEEZY revient en force avec un nouveau single intitulé “Ronald Raygun“. Pour cette création, il s’est entouré de deux collaborateurs de choix : Mike Shabb et Brotha Jacksun.
Mike Shabb, avec qui LIL DEEZY a déjà travaillé par le passé, est actuellement en pleine ascension sur la scène rap. Quant à Brotha Jacksun, de son vrai nom Jamal Jackson, il est un producteur vidéo bien connu dans le milieu urbain.
Un instrumental sombre et captivant par Mike Shabb
C’est Mike Shabb qui a produit l’instrumental de “Ronald Raygun“, offrant un son à la fois sombre et captivant, terrain idéal pour les flows des trois artistes. Ceux-ci se sont d’ailleurs largement inspirés du légendaire Wu-Tang Clan pour créer ce morceau.
En effet, “Ronald Raygun” rend un hommage appuyé au style iconique du Wu-Tang Clan, groupe phare du rap des années 90 qui a marqué toute une génération par son flow rugueux et ses textes crus. LIL DEEZY, Mike Shabb et Brotha Jacksun ont su capturer l’essence de ce son emblématique, tout en y apportant leur touche personnelle.
Avec “Ronald Raygun“, LIL DEEZY confirme une fois de plus son talent et sa capacité à s’entourer des bonnes personnes pour créer des morceaux percutants et ancrés dans l’héritage du Hip-Hop.
Le premier au Canada élu Gouverneur de l’histoire de la Recording Academy/Grammys
Steve, un producteur de renom au Canada a réalisé le rêve de nombreux producteurs en réussissant, dès ses débuts, à collaborer avec des artistes légendaires, notamment le célèbre Krayzie Bone…
Steve Pageot, producteur multiplatine et figure influente de la communauté musicale canadienne, vient d’être élu Gouverneur du Chapitre de New York de la Recording Academy/Grammys.
Le 25 juin prochain à New York, Steve sera intronisé dans ses nouvelles fonctions au siège social de la Recording Academy.
Cette nomination confirme son statut professionnel auprès des grands de l’industrie au Canada et désormais aux États-Unis. Le Chapitre est présidé par Lee Dannay suite à cette annonce, Steve Pageot a publié un mot de remerciements:
“I’m truly honored to serve my peers at the Recording Academy/Grammys as the newly elected Governor of the New York Chapter.
#RepresentingTheAcademy means advocating, supporting, and celebrating the many voices that make up our diverse creative community year-round, and I look forward to joining leaders dedicated to driving music forward.”
Steve PAGEOT • PDG de Pageot Productions
Selon les informations obtenues, Steve Pageot serait le premier Gouverneur provenant du Canada de l’histoire dans l’organisation de la Recording Academy/Grammys à occuper une telle position. Son titre de Gouverneur ne surprend personne aux États-Unis, plus précisément à New York, dont le Chapitre a voté à l’unanimité pour l’élire.
Un parcours remarquable
Fort impliqué dans le milieu artistique, Steve Pageot a occupé plusieurs postes importants:
Membre du comité de Producers & Engineers Wing
Mentor pour l’organisation GrammyU de la Recording Academy/GRAMMYs
Membre votant de la Recording Academy/GRAMMYs
Producteur pour Ron “Amen Ra” Lawrence
Au cours de sa carrière, il a récolté les honneurs suivants :
Gagnant d’un GRAMMY pour la chanson «Wonderful» d’ Aretha Franklin
Lauréat de Disques Platine (RIAA)
Lauréat de Disques d’Or (RIAA)
#1 Top Billboard (x3)
#2 Top Billboard (x3)
#3 Top Billboard (x1)
Steve, un producteur de renom au Canada a réalisé le rêve de nombreux producteurs en réussissant, dès ses débuts, à collaborer avec des artistes légendaires, notamment le célèbre Krayzie Bone du groupe Bone Thugs-N-Harmony, sur son album solo «Thug Mentality 1999» sur le titre «The War Iz On», avec la participation de nul autre que Snoop Dogg, Kuruptet Layzie Bone.
Ron Lawrence, surnommé “Amen Ra” dans l’industrie, a pris Steve Pageot sous son aile en janvier 1998. Lawrence, membre de l’équipe de producteurs HITMEN de Bad Boy Entertainment, est devenu le mentor de Pageot.
Cette expérience enrichissante a poussé Steve à se surpasser.
Son CV impressionnant ne s’arrête pas là. Animé par sa passion, il continue de développer les artistes à travers sa société Pageot Productions. Il s’implique aussi dans le développement de la jeune artiste montréalaise Sofia, âgée de 19 ans, qui a suscité l’intérêt du public grâce à une vidéo la montrant performer en studio.
Steve ne se limite pas à l’Amérique du Nord; il produit également sur le continent africain, produisant l’artiste angolais Ndaka Yo Wiñi, qui vit actuellement en Angola. Ndaka, adepte du style Afrobeat, qui fait partie de ceux que Steve produit sous sa société de production musicale Pageot Productions, distribuée par Sony Music Entertainment Canada – The Orchard.
Interrogé sur sa nomination, Steve Pageot a répondu avec humilité:
“Je me sens validé, j’ai une responsabilité de leadership, je ne suis plus juste producteur, maintenant je peux aider les futurs générations et donner une visibilité à l’industrie musicale canadienne aux États-Unis, ce qui permettra aux artistes canadiens d’accéder et de s’inscrire à la Recording Academy/Grammys.”
Qui d’entre nous ne serait pas sur un nuage en vivant une telle situation ?
Les 12 Chapitres de la Recording Academy
La Recording Academy est divisée en 12 Chapitres représentant des régions clés dans le développement culturel du pays:
Atlanta
Chicago
Floride
Los Angeles
Memphis
Nashville
New York
Pacific Northwest
Philadelphie
San Francisco
Texas
Washington D.C.
Steve Pageot, actuellement Gouverneur du Chapitre de New York de la Recording Academy, est certainement un homme à surveiller de très près au cours des prochaines années. Son talent et son implication indéniable dans l’industrie musicale lui ont permis d’atteindre les hautes sphères, sans même chercher la reconnaissance. Celle-ci vient naturellement à lui, portée par le succès qu’il a su bâtir.
Fort d’un parcours remarquable en tant que producteur multiplatine, musicien, compositeur et ingénieur de renom, Steve Pageot a su se faire un nom influent au sein de la communauté musicale internationale.
Son élection au poste de Gouverneur du prestigieux Chapitre new-yorkais ne fait que confirmer son statut professionnel auprès des grands de l’industrie, au Canada et aux États-Unis. Une chose est sûre, cette nouvelle épreuve enrichissante s’annonce passionnante pour celui qui n’a pas cesser de développer les artistes et de leurs offrir un encadrement artistique à travers sa société Pageot Productions. Nous lui souhaitons beaucoup de plaisir dans ses nouvelles fonctions à la Recording Academy.
Pour vous perfectionner et apprendre auprès d’un maître, vous avez l’opportunité de vous inscrire à l’une de ses Masterclass via le site officiel Pageot Productions